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Koen De Leus
Chief Economist BNP Paribas Fortis

“NOUS NE POUVONS PLUS TARDER POUR LA 5G. N’ATTENDONS PAS QU’IL SOIT TROP TARD,"

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Pendant la deuxième vague de la pandémie, les entreprises ont enregistré des pertes de 17 %. "Le gouvernement doit penser à l’avenir, soutenir la recherche et le développement et améliorer la connectivité", déclare Koen De Leus.

Interview

au plan de relance

“La 5G essentielle 

Koen De Leus, Chief Economist chez BNP Paribas Fortis

Quelles ont été les répercussions de la deuxième vague de l’épidémie pour les entreprises belges ? Constatez-vous des différences par rapport à la première vague ?
Koen De Leus : “Les entreprises étaient mieux préparées cette fois-ci. Elles s’attendaient à perdre 34 % de leur chiffre d’affaires, mais d’après la Banque Nationale, les pertes se sont limitées à 17 %. Le premier confinement a surpris tout le monde, avec beaucoup de flou entourant les activités interdites et autorisées. Les règles sont désormais plus claires et l’industrie et la construction restent actifs. Cela dit, l’horizon est plus sombre. Cette deuxième vague vient frapper une économie déjà fragilisée, et risque de causer de nouvelles faillites et une hausse du chômage."

Que peut faire le gouvernement pour soutenir les entreprises du pays ?
Koen De Leus : “Les mesures en place devront être maintenues encore un moment. Les vaccins enfin disponibles permettent d’entrevoir un retour à la normale dans la deuxième moitié de 2021. D’ici là, notre économie continuera toutefois à tourner au ralenti et ne pourra se passer des mesures de soutien. Cette crise affecte aussi les entreprises saines, car, malgré un business model solide, elles ont été obligées de fermer leurs portes."

“Le gouvernement devrait toutefois mieux cibler ces aides pour viser les entreprises qui en ont vraiment besoin. La situation actuelle sépare le bon grain de l’ivraie, c’est inévitable. Une fois les aides levées, beaucoup d’organisations peineront à obtenir des crédits et à payer leurs charges. Il serait donc avisé d’y aller progressivement, pour limiter les problèmes."

Les aides du gouvernement sont-elles suffisantes ?
“Non, un plan de relance s’impose. Le gouvernement doit penser à plus long terme. Et ne pas oublier l’énorme défi que pose le changement climatique. Pour s’y préparer, les autorités doivent notamment investir dans la recherche et le développement, mais aussi faire des efforts en matière de connectivité, de réseaux et d’éducation, afin d’accélérer la digitalisation."

D’après une étude de la Smith School, l’investissement dans une infrastructure digitale est même l’un des facteurs qui permettront au gouvernement de tirer la Belgique de la crise…
“C’est exact, mais la Belgique occupe à présent la neuvième place du Digital Economy & Society Index (DESI) d’Europe. Soit un net recul par rapport aux années précédentes. Alors que les autres pays progressent, nous faisons du surplace et perdons de la vitesse. Nous ne pouvons plus tarder pour la 5G, par exemple. N’attendons pas qu’il soit trop tard, comme pour l’e-commerce."

"Je constate que beaucoup d’entreprises ne connaissent pas encore toutes les possibilités offertes par la 5G en matière d'IoT, d'applications en temps réel sans latence, etc. Nous restons trop focalisés sur les coûts à court terme, alors que nous devrions penser aux bénéfices d’ici une dizaine d’années. De plus, la 5G et l’IoT sont des armes utiles dans la lutte contre le changement climatique. Les nouvelles technologies stimulent en effet une économie et une mobilité plus durables. Reste à réduire notre consommation d’énergie, évidemment.”

A étudié le commerce à l’EHSAL. Depuis 2016, il assure la fonction de Chief Economist chez BNP Paribas Fortis.

KOEN DE LEUS

BW COLOR

“Des efforts en matière de connectivité, de réseaux et d’éducation s’imposent pour accélérer la digitalisation.

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Nous travaillons à distance, dans un environnement plus digital que jamais. Y voyez-vous un avantage pour la reprise économique ?
“L’instauration généralisée du télétravail a été très riche en enseignements. Lors du premier confinement, nous avons adopté en une semaine à peine des changements qui nous auraient pris trois ou quatre ans en temps normal. Bon nombre d’entreprises ne connaissaient pas le télétravail ou n’avaient pas l’infrastructure appropriée."

“Cette expérience sera évidemment bénéfique pour la reprise. Des études démontrent que l’utilisation de nouveaux outils s’est soldée par une belle hausse de la productivité. Pour autant, tout ne peut pas se faire à distance. Les rencontres et les échanges d’idées restent indispensables. À terme, je pense que nous verrons un nouvel équilibre entre le travail à domicile et au bureau. Du reste, l'année 2020 a déjà changé les choses. La population plébiscite davantage les maisons avec jardin, délaissant les appartements en ville jusque-là valorisés. Les entreprises se retrouvent avec des locaux vides, trop grands pour elles."

Quelle est la place de l’éducation et de la réorientation des chercheurs d’emploi dans ce contexte ?
“En ce moment, la digitalisation et l’automatisation connaissent une incroyable progression. Il se pourrait que les inégalités s’en voient renforcées. L’éducation a donc un immense rôle à jouer, d’autant plus que certains secteurs vont connaître des changements structurels. Dans la distribution non alimentaire, la vente en ligne a connu une croissance de 30 % au cours du premier semestre de 2020."

"Et cette évolution se poursuivra dans les années à venir. Dans les transports aériens, les voyages pour affaires se font beaucoup plus rares. Nous ne reviendrons pas à la situation pré-covid. Une large majorité de travailleurs devront se réorienter, mais pas toujours pour des postes digitaux. Les boulangers, soignants et chauffeurs ont également leur place."

“DES EFFORTS EN MATIÈRE DE CONNECTIVITÉ, DE RÉSEAUX ET D’ÉDUCATION S’IMPOSENT POUR ACCÉLÉRER LA DIGITALISATION.”

Koen De Leus
Chief Economist BNP Paribas Fortis

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Quelles ont été les répercussions de la deuxième vague de l’épidémie pour les entreprises belges ? Constatez-vous des différences par rapport à la première vague ?
Koen De Leus : “Les entreprises étaient mieux préparées cette fois-ci. Elles s’attendaient à perdre 34 % de leur chiffre d’affaires, mais d’après la Banque Nationale, les pertes se sont limitées à 17 %. Le premier confinement a surpris tout le monde, avec beaucoup de flou entourant les activités interdites et autorisées. Les règles sont désormais plus claires et l’industrie et la construction restent actifs. Cela dit, l’horizon est plus sombre. Cette deuxième vague vient frapper une économie déjà fragilisée, et risque de causer de nouvelles faillites et une hausse du chômage."

Que peut faire le gouvernement pour soutenir les entreprises du pays ?
Koen De Leus : “Les mesures en place devront être maintenues encore un moment. Les vaccins enfin disponibles permettent d’entrevoir un retour à la normale dans la deuxième moitié de 2021. D’ici là, notre économie continuera toutefois à tourner au ralenti et ne pourra se passer des mesures de soutien. Cette crise affecte aussi les entreprises saines, car, malgré un business model solide, elles ont été obligées de fermer leurs portes."

“Le gouvernement devrait toutefois mieux cibler ces aides pour viser les entreprises qui en ont vraiment besoin. La situation actuelle sépare le bon grain de l’ivraie, c’est inévitable. Une fois les aides levées, beaucoup d’organisations peineront à obtenir des crédits et à payer leurs charges. Il serait donc avisé d’y aller progressivement, pour limiter les problèmes."

Les aides du gouvernement sont-elles suffisantes ?
“Non, un plan de relance s’impose. Le gouvernement doit penser à plus long terme. Et ne pas oublier l’énorme défi que pose le changement climatique. Pour s’y préparer, les autorités doivent notamment investir dans la recherche et le développement, mais aussi faire des efforts en matière de connectivité, de réseaux et d’éducation, afin d’accélérer la digitalisation."

Pendant la deuxième vague de la pandémie, les entreprises ont enregistré des pertes de 17 %. "Le gouvernement doit penser à l’avenir, soutenir la recherche et le développement et améliorer la connectivité", déclare Koen De Leus.

“Des efforts en matière de connectivité, de réseaux et d’éducation s’imposent pour accélérer la digitalisation.

D’après une étude de la Smith School, l’investissement dans une infrastructure digitale est même l’un des facteurs qui permettront au gouvernement de tirer la Belgique de la crise…
“C’est exact, mais la Belgique occupe à présent la neuvième place du Digital Economy & Society Index (DESI) d’Europe. Soit un net recul par rapport aux années précédentes. Alors que les autres pays progressent, nous faisons du surplace et perdons de la vitesse. Nous ne pouvons plus tarder pour la 5G, par exemple. N’attendons pas qu’il soit trop tard, comme pour l’e-commerce."

"Je constate que beaucoup d’entreprises ne connaissent pas encore toutes les possibilités offertes par la 5G en matière d'IoT, d'applications en temps réel sans latence, etc. Nous restons trop focalisés sur les coûts à court terme, alors que nous devrions penser aux bénéfices d’ici une dizaine d’années. De plus, la 5G et l’IoT sont des armes utiles dans la lutte contre le changement climatique. Les nouvelles technologies stimulent en effet une économie et une mobilité plus durables. Reste à réduire notre consommation d’énergie, évidemment.”

Koen De Leus
Chief Economist BNP Paribas Fortis

“NOUS NE POUVONS PLUS TARDER POUR LA 5G. N’ATTENDONS PAS QU’IL SOIT TROP TARD,"

Nous travaillons à distance, dans un environnement plus digital que jamais. Y voyez-vous un avantage pour la reprise économique ?
“L’instauration généralisée du télétravail a été très riche en enseignements. Lors du premier confinement, nous avons adopté en une semaine à peine des changements qui nous auraient pris trois ou quatre ans en temps normal. Bon nombre d’entreprises ne connaissaient pas le télétravail ou n’avaient pas l’infrastructure appropriée."

“Cette expérience sera évidemment bénéfique pour la reprise. Des études démontrent que l’utilisation de nouveaux outils s’est soldée par une belle hausse de la productivité. Pour autant, tout ne peut pas se faire à distance. Les rencontres et les échanges d’idées restent indispensables. À terme, je pense que nous verrons un nouvel équilibre entre le travail à domicile et au bureau. Du reste, l'année 2020 a déjà changé les choses. La population plébiscite davantage les maisons avec jardin, délaissant les appartements en ville jusque-là valorisés. Les entreprises se retrouvent avec des locaux vides, trop grands pour elles."

Quelle est la place de l’éducation et de la réorientation des chercheurs d’emploi dans ce contexte ?
“En ce moment, la digitalisation et l’automatisation connaissent une incroyable progression. Il se pourrait que les inégalités s’en voient renforcées. L’éducation a donc un immense rôle à jouer, d’autant plus que certains secteurs vont connaître des changements structurels. Dans la distribution non alimentaire, la vente en ligne a connu une croissance de 30 % au cours du premier semestre de 2020."

"Et cette évolution se poursuivra dans les années à venir. Dans les transports aériens, les voyages pour affaires se font beaucoup plus rares. Nous ne reviendrons pas à la situation pré-covid. Une large majorité de travailleurs devront se réorienter, mais pas toujours pour des postes digitaux. Les boulangers, soignants et chauffeurs ont également leur place."

“DES EFFORTS EN MATIÈRE DE CONNECTIVITÉ, DE RÉSEAUX ET D’ÉDUCATION S’IMPOSENT POUR ACCÉLÉRER LA DIGITALISATION.”

Koen De Leus
Chief Economist BNP Paribas Fortis

Interview

“La 5G essentielle 

au plan de relance

Koen De Leus, Chief Economist chez BNP Paribas Fortis

A étudié le commerce à l’EHSAL. Depuis 2016, il assure la fonction de Chief Economist chez BNP Paribas Fortis.

KOEN DE LEUS

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